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Une Reine à Aix les Bains

Publié le 14/01/2022
AVEZ-VOUS DÉJÀ ENTENDU PARLER DE LA COMTESSE DE BALMORAL ? C’EST SOUS CE PSEUDONYME QUE LA REINE VICTORIA A SÉJOURNÉ À AIX LES BAINS. ELLE DÉCOUVRIT LA STATION THERMALE EN 1883, ACCOMPAGNANT SA FILLE, LA PRINCESSE BÉATRICE DE BATTENBERG, QUI EFFECTUAIT DES SOINS POUR SES RHUMATISMES AUX THERMES PELLEGRINI. ELLE Y REVIENDRA À DEUX REPRISES, EN 1887 ET 1890 ET MARQUERA AIX LES BAINS DE SON EMPREINTE.

 

Une Reine en station

Figure emblématique de la ville d’Aix les Bains, la Reine Victoria privatise les dépendances de l’Hôtel de l’Europe, lors de ses séjours, où elle demeure avec sa suite d’une cinquantaine de personnes. Le pseudonyme de Comtesse de Balmoral lui permet de conserver une intimité et d’éviter les protocoles, elle profite ainsi pleinement de son voyage en Savoie pour se détendre. Ville phare de la « Belle Epoque » avec ses palaces majestueux et ses magnifiques jardins, Aix les Bains est habituée à voir des têtes couronnées et respecte donc une certaine discrétion à leur égard, ce que la Reine apprécie.

Pendant ses séjours, la Reine Victoria visite Chambéry et Annecy, elle découvre également le monastère de la Grande Chartreuse, avec la permission du Pape Léon XIII en personne car les femmes n’ont alors pas l’autorisation d’accéder à ce site religieux.

Sensible au charme du lac, Victoria affectionne la Savoie car elle lui rappelle l’Ecosse, elle aime le calme et la tranquillité des balades notamment à Marlioz et à Tresserve, où une promenade porte son nom. A ce propos, la Reine acquît un terrain sur la colline du poète dans l’intention d’y construire une résidence royale, hélas le projet ne verra jamais le jour, la Reine revendit ses terres.

C’est lors d’une de ses promenades au Grand Port qu’elle achète à un pêcheur Aixois son célèbre âne : Jacquot. Xavier Paoli, alors gardien des souverains sur le sol français, écrit à ce sujet en 1912 : « La reine Victoria avait donné des ordres pour dénicher un animal qu’elle pourrait conduire elle-même, doucement et surement, sur les chemins tortueux de Tresserve et de la Dent du Chat. L’âne, qui aurait valu 2 livres seulement sur la place du marché de Chambéry, fut acheté 20 livres à un pêcheur ». Jacquot deviendra un membre à part entière de la famille royale, mascotte des plus jeunes générations, il suivra Victoria lors de tous ses futurs déplacements, en France comme en Angleterre. ​

 

Aix les bains, la reine des stations

Suite à l’engouement autour de la venue de la Reine à Aix les Bains, beaucoup d’histoires et de légendes s’entremêlent. Deux passionnées, Claire Delorme-Pégaz et Joséphine Fletcher de l’association aixoise Grapevine, ont eu la chance de pouvoir accéder aux Archives Royales de Windsor. Elles ont ainsi pu démêler le vrai du faux qu’elles nous livrent dans leur ouvrage « Victoria en Savoie, trois séjours d’une reine à Aix-les-Bains, 1885-1970 » paru en 2013.

 

Une chose est sûre c’est que la Reine et la population britannique ont marqués Aix les Bains de leur empreinte et de leur rayonnement.  

 

"Depuis quelques jours les étrangers et surtout les Anglais affluent dans la cité aixoise", rapporte le quotidien La Petite presse daté du 2 avril 1890, à quelques jours de l’arrivée de « Lady Balmoral » pour la troisième fois.

 

A la fin du 19e siècle la ville comptent plus de 3000 Anglais installés et avec eux un nouveau mode de vie. La ville voit apparaitre des boutiques anglaises, des salons de thé, mais également des sports anglais comme l’aviron, le golf, les courses hippiques ou encore le tir au pigeon. Aix les Bains conserve également une église anglicane Royale, l’église Saint-Swithun, située rue du Temple. Ouverte au culte en 1870, cette église a accueilli la Reine lors de chacun de ses séjours.

Enfin, sous l’influence de la Reine Victoria, l’établissement thermal d’Aix-les-Bains se développa grâce aux britanniques qui firent de cette station thermale leur destination favorite et d’Aix les Bains, la reine des stations.

 

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