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VIE DE PALACE AU SPLENDIDE

Publié le 24/03/2023
Aix les Bains regorge d’anciens palaces et hôtels désormais transformés en copropriétés. Trésors de la période de la Belle Epoque, nombreux sont les touristes qui aiment venir y séjourner le temps de leur passage. Le Splendide, situé Rue Georges 1er ne fait pas exception et compte parmi les plus beaux bijoux architecturaux de la ville.

Un trio de qualité : premier complexe hôtelier

Le projet de construction du Splendide est initié par l'hôtelier Antoine-Gaudens Rossignoli, aussi gérant du Bristol (rue du Casino), d’après les plans de l’architecte genevois Antoine Gouy et les travaux d’exécution sont confiés à Paul Bonna, constructeur reconnu d’Aix les Bains.

Construit entre 1861, date de la pose de la première pierre, et 1884, ce palace a été l'un des premiers établis sur les hauteurs d'Aix et le premier du trio Splendide-Excelsior-Royal. Le Royal et l’Excelsior étant également situé rue Georges 1er. Ces trois palaces sont très prisés des voyageurs car proches des anciens Thermes, luxueux et leur vue surplombe la jolie cité thermale.

Ce trio a été conçu comme un ensemble hôtelier unique, le Splendide est la première tranche de ce projet qui représentera le plus beau complexe d’Aix les Bains dans un style néo-classique. Vint ensuite l’Excelsior en 1906 comme annexe du Splendide, plus moderne ; les deux bâtiments étaient reliés par une passerelle enjambant la rue, aujourd’hui détruite. Le Royal fut construit en 1914, au Nord du Splendide en une seule année, construction plus novatrice pour l’époque, ce dernier palace est construit en béton armé.

 

A titre d’anecdote, le 25 mars 1904, Rossignoli obtient l'autorisation de réaliser un passage souterrain sous la rue pour relier le Splendide à l’Excelsior. Cependant, ce passage ne semble pas avoir été réalisé ou du moins aucune trace n’a été retrouvée.

 

Sur les anciennes publicités pour ce complexe hôtelier, on vante « le téléphone », « l’eau chaude », « la salle de bains », « l’électricité́ » ou encore « l’ascenseur ». Renommé, le Splendide reçoit rapidement de grandes têtes couronnées : le Maharadjah de Baroda, prince indien, l’Empereur Don Pedro II, dernier dirigeant de l'empire du Brésil, l’Impératrice Elisabeth d’Autriche, plus connue sous le nom de Sissi l’impératrice et la Reine Victoria qui séjournera à Aix les Bains lors de ses voyages entre 1887 et 1890 (cf article du 14/01/2022).

 

Patrimoine historique et réhabilitation

Durant la première guerre mondiale, l'hôtel est abandonné par les clients et est mis à disposition de l'autorité militaire.

En 1955, sont signés au Splendide les premiers accords sur l’indépendance du Maroc.

En 1966, comme la plupart des anciens palaces Aixois, le Splendide est transformé et réhabilité en copropriété. Situées face au bâtiment principal, les remises et écuries du palace ont fait place en 1968 à un nouvel Hôtel, Le Manoir, fermé depuis 2013.

Par ailleurs, depuis 1987 l’édifice fait l’objet d’un classement partiel au titre des monuments historiques qui comprend : les escaliers, les cages d’ascenseurs et les rampes en fer forgé. La façade et les toitures sont inscrites au titre des monuments historiques la même année.

Le Splendide est touché par un premier incendie en 1999 qui détruit les combles de la partie centrale du bâtiment. Un deuxième incendie intervient en décembre 2005, en pleine commémoration des 50 ans des accords en faveur de l’indépendance Marocaine :  la délégation marocaine menée par la Princesse lalla Hasna avait été reçue dans les salons du Splendide pour une cérémonie officielle. Cet incendie provoqué par une plaque électrique défectueuse, touche une grande partie du corps de bâtiment dit Maison Neuve, partie qui assurait la liaison avec le Royal, le passage est aujourd’hui muré.

En 2009, les statues qui couronnaient le toit, et qui avaient été enlevées dans les années 1980, sont remplacées par des copies.

 

Bijou du trésor architectural aixois, le Splendide nous transporte encore : son parc arboré à la française, également protégé, est ouvert au public, où il fait bon flâner et qui nous fait voyager au siècle dernier. Avez-vous déjà pris le temps de vous y attarder ?

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